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#-eau-désespoir-?

#-eau-désespoir-?

#-eau-désespoir-?

« Si vous avez besoin de quelque chose, appelez-moi, je vous dirais comment vous en passer » (Coluche).

Ainsi pourrions-nous résumer la politique locale concernant la plus élémentaire de nos ressources : l’eau. Avec la campagne de communication #-laisse-pas-couler, le syndicat de l’eau du Morbihan cherche à responsabiliser les consommateurs/citoyens et infléchir leurs pratiques. Mais lancé au cœur de l’été, à un moment critique frôlant la fermeture des robinets, l’effet aura été plutôt sidérant et anxiogène. En enfonçant des portes ouvertes surannées (ex : ne pas laisser couler l’eau pendant le lavage des dents !), les recommandations, sans doute utiles et de bon sens, auront eu malgré tout le mérite de nous faire prendre conscience du désarroi de nos responsables politiques.

Entre développement aveugle et alerte à la pénurie : la schizophrénie angoissante de nos dirigeants

En rejetant la faute sur le consommateur, nos décideurs (AQTA en tête) ont trouvé le coupable idéal : nous, citoyens à éclairer, consommateurs enclins par nature au gaspillage. Pourtant, les sachants savaient : la baisse attendue des précipitations, l’augmentation de l’évaporation par la hausse des températures, l’amoindrissement des capacités de stockage par l’artificialisation croissante des sols. Et que n’ont-ils fait ? Les vieux réflexes les ont conduits à promouvoir le développement économique à courte vue en puisant sur la ressource foncière et à encourager, quoiqu’ils en disent, l’étalement urbain sous prétexte de comblement des « dents creuses ». La campagne morbihannaise a décidément les chicots pourris !

Dans un aveu autant sincère que schizophrénique, la communauté de communes d’Auray-Quiberon reconnaît ainsi, sur son site Internet, que « durant la saison touristique, des apports peuvent être nécessaires pour pallier le déficit hydrique ». Or, cette même entité promeut le développement du tourisme local, déjà massif, sur un espace fragile très densément peuplé.

Changer la perspective et démarrer la transition

Plutôt que de faire croire que l’on pourra puiser de l’eau ailleurs (où exactement ?), ne faudrait-il pas plutôt dimensionner l’activité humaine aux ressources de son territoire ? Dans une région historiquement sensible aux sécheresses, de par sa géologie, il est temps de démarrer réellement la transition. Les solutions sont connues. Elles sont diverses : adaptation des types de cultures et de l’arrosage à un climat de plus en plus chaud et aride, recyclage des eaux usées, stockage des eaux de pluie, chasse aux fuites sur le réseau, politique zéro béton net, limitation de la densité et du tourisme de masse.