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- Bodevéno, Pluvigner, Morbihan
Espèces en danger et atteinte grave à l'environnement, le projet devra attendre
Deux associations bretonnes ont demandé à la juge des référés du tribunal administratif de Rennes, ce mercredi 5 juin 2024, de suspendre les travaux de la zone commerciale de Bodenevo, à Pluvigner (Morbihan), où doivent déménager le Super U, Mr Bricolage et Lidl.
Cela fait maintenant quatre ans que les habitants de Pluvigner se divisent sur la future zone commerciale de Bodenevo. Si les travaux ont commencé, des habitants dénoncent la mise à mort des commerces du centre-ville et ont organisé une manifestation ce mercredi.
Dans leur bras de fer contre la mairie, deux associations, Bretagne Vivante et PARé (Pluvigner Aspect Respect Equilibre) ont porté le dossier devant le tribunal administratif de Rennes. Ils demandent à la juge des référés du tribunal administratif de Rennes, ce mercredi 5 juin 2024, de suspendre les travaux.
"Atteinte grave et immédiate portée à l'environnement"
Leur avocat Me Thomas Dubreuil a rappelé "l'atteinte grave et immédiate portée à l'environnement par ces travaux réalisés en pleine période de reproduction des avifaunes et des chiroptères". Le préfet du Morbihan avait pourtant "dispensé" la société par actions simplifiées (SAS) Carega de Carl Saint-Jalmes, porteur du projet, d'une "dérogation" à l'interdiction de destruction des espèces protégées.
En fait, selon les associations, "cinq espèces d'oiseaux patrimoniaux" et deux espèces de chauves-souris sont menacées par le projet, déjà retoqué sur le volet urbanistique.
Des "mesures d'évitement et de réduction" de ces risques d'atteintes ont bien été prévues par le patron du Super U, mais les deux associations les jugent insuffisantes.
Demande d'autorisation complémentaire
Sur les "seize" qui ont été présentées, seules "trois" sont "adaptées aux espèces qu'elles concernent" selon elles. Le projet va aussi entraîner "l'artificialisation de 8 hectares" de terres, qui sont pourtant des "habitats d'intérêt pour la reproduction et l'alimentation" des espèces concernées.
Concrètement, ces mesures sont prévues "parce que l'administration le demande" mais sans "faire le travail pour savoir ce qu'on évite concrètement", soupire Me Thomas Dubreuil... Une "autorisation complémentaire" est donc nécessaire, selon lui.
"De nombreuses améliorations ont déjà été apportées"
Mais "une autorisation d'aménagement commercial n'est pas donnée si facilement que ça", a répliqué l'avocat de la société Carega. Il a aussi pointé les "améliorations apportées" depuis le projet initial pour "sanctuariser le périmètre".
Au départ, il était en effet prévu de supprimer "la haie centrale", or elle sera finalement "conservée et entourée de barrières". Des stationnements ont aussi été déplacés et "3,5 ha seront maintenus en pleine terre" sur ce terrain qui comptera "4.800 arbustes et 850 m² de pâtures". Or "on ne vous démontre pas que ça n'est pas suffisant", a-t-il assuré devant le tribunal administratif de Rennes.
La juge des référés a mis sa décision en délibéré, rendra son ordonnance d'ici la fin de la semaine prochaine.