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Pluvigner au chevet de sa biodiversité ?

Pluvigner au chevet de sa biodiversité ?

Pluvigner au chevet de sa biodiversité ?

La municipalité de Pluvigner a donné le coup d’envoi de son atlas de la biodiversité communale (ABC) le lundi 24 octobre.

Le cabinet de conseil Foxaly, qui conduit le dispositif, a pour mission de faire l’inventaire de la faune et de la flore locales. Cet état des lieux, qui doit être entendu comme un outil de planification territoriale, aboutira à des actions. Le volet communication est, enfin, capital.

L’omission des pêcheurs

Des élus et des cadres de la mairie accueillaient donc autour d’eux quelques représentants d’associations. PARÉ a eu la surprise d’y être invitée alors que Madame la Maire venait de décider d’évincer notre association du marché hebdomadaire. Plus surprenant encore, les chasseurs et les pêcheurs ont été oubliés, comme l’a reconnu M. Dousselin, adjoint en charge de l’environnement et donc référent de l’ABC. Or, cette première réunion de la phase de cadrage avait l’ambition de faire émerger les compétences. Les chasseurs et, peut-être plus encore, les pêcheurs sont pourtant les gardiens reconnus du vivant, les premières sentinelles de l’état de la nature et de ses dynamiques.

Des habitats naturels en voie de diminution

Les membres du cabinet Foxaly affirment avoir déjà une connaissance précise de la biodiversité grâce à la compilation d’études précédentes : diagnostic du patrimoine arboré en 2013 ; inventaire des zones humides en 2012 ; répertoire des cours d’eaux, des chemins creux, des arbres remarquables ; recensement du patrimoine culturel lié à la nature (écosystème des lavoirs…) ; les 433 espèces végétales et 365 animales, connues à ce jour sur la commune. Leurs habitats naturels sont, quant à eux, moins bien étudiés et donc mal connus. L’enjeu est pourtant majeur dans un contexte, rappelé par Foxaly, d’augmentation forte du bâti à Pluvigner. Rappelons ici que, à l’échelle nationale, le plan biodiversité du 4 juillet 2018 se donne pour objectif, dès son premier axe, de limiter la consommation d’espaces naturels et agricoles (trajectoire zéro artificialisation nette).

L’ABC : un outil pour l’aménagement… d’après-demain

La diminution massive des espaces naturels prévue à Pluvigner ne sera pas traitée dans l’ABC. Les élus ont néanmoins admis la nécessité de trouver un équilibre entre les aspirations d’augmentation de l’offre de logements et d’équipements, et celles liées à la préservation des habitats naturels. L’ABC servira donc à éclairer les choix futurs d’aménagement, mais à l’échéance lointaine du prochain PLU. M. Dousselin a tout de même estimé que les réflexions du cabinet chargé de la biodiversité (dont les frais s’élèvent à 13 000 €) devraient, à un moment donné, croiser celles du cabinet chargé de la rénovation de l’axe principal du bourg (frais de 30 000 €). Riche idée.

L’ABC : un outil de communication

Au-delà de la connaissance des écosystèmes, l’éducation de la population est un aspect capital de l’ABC à Pluvigner. Selon la municipalité, un gros travail serait par exemple encore à mener sur l’acceptabilité des mauvaises herbes, notamment chez certains Pluvignois qui aimeraient à « mettre prop’ ». Madame la Maire dépasse même la simple pédagogie en suggérant d’imposer les bonnes espèces végétales dans les règlements des nouveaux lotissements qui pourtant – elle insiste – resteront privés.

Quelle place pour PARÉ dans l’ABC ?

PARÉ pourrait éventuellement participer à l’ABC de Pluvigner, dans des zones sur lesquelles les habitats naturels semblent particulièrement menacés : Bodevéno, Bréventec, bois du Letty, certains lotissements problématiques… Nous pourrions enfin proposer d’apporter notre expérience de sensibilisation du public, comme nous l’avons déjà fait ces dernières années, soit in situ, soit sur le marché. Ce sera au CA de PARÉ d’en décider, et surtout à la municipalité de l’accepter. Avouons enfin que si Madame la Maire nous rejoignait publiquement sur l’importance de défendre les espèces protégées présentes sur la commune, ce serait un grand pas pour convaincre nos adhérents de la sincérité de son engagement pour la biodiversité.

Illustration : "L'écureuil roux : une espèce protégée"