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Zone commerciale de Bodeveno : un grand oral pour le maire de Pluvigner

Pluvigner. La zone de Bodevéno ne fait pas que des heureux

La réunion publique organisée par la municipalité, lundi 9 décembre 2019, en soirée, a déchaîné les passions. Parmi les quelque 550 participants, ils sont nombreux à avoir pris la parole de manière parfois musclée.

Après un premier rendez-vous orchestré, le 30 novembre 2019, par l’équipe de Vivre au pays de Pluvigner, l’invitation du maire Gérard Pillet a été très suivie et surtout très animée. Plusieurs grandes tendances se dégagent des différentes interventions.

« Ce projet correspond aux besoins »

L’argumentaire du maire repose sur deux visions complémentaires. Considérant l’augmentation prévisible de la population, il considère que « le centre-ville ne sera pas suffisant » dans sa configuration actuelle. Il n’est donc pas question de nuire au petit commerce, mais d’apporter une offre nouvelle. « Ce projet correspond aux besoins de notre population, enchaîne-t-il, car on aura besoin d’autres commerces dans la commune. »

Cette vision économique est doublée par une conviction qu’il faut évoluer. « Il faudra changer nos comportements », affirme-t-il. Au point même d’envisager la mise en place d’un système de transport en commun pour aller vers Bodéveno.

« On est opposé au sens de l’histoire »

Pas du tout du goût d’un intervenant bien éveillé sur les aspects économiques. « Les grandes structures ne correspondent plus au mode de consommation actuel, lâche-t-il. C’est un modèle en pleine déconfiture. » En effet, le Super U se retrouverait implanté à côté du Lidl, d’un centre auto Feu Vert, du magasin Mr.Bricolage ou encore d’une nouvelle salle de sport. Même l’enseigne Gémo a été contactée, mais a décliné l’offre. Sans parler des magasins de la galerie commerciale. Au total, cela représenterait 9,7 ha de surface commerciale et un peu plus de 4 ha d’espaces verts. « On est opposé au sens de l’histoire », poursuit l’intervenant, qui est allé jusqu’à suggérer au responsable de « repenser « son » projet ».

 

Des incidences sonores, lumineuses et visuelles

De nombreuses craintes ont été exprimées par les participants. En priorité, celle concernant la circulation. « On nous parle de 114 % d’augmentation, mentionne l’un d’eux. Avez-vous pensé aux riverains ? » Le rond-point prévu pour couper la départementale et faciliter l’accès à la zone sera payé par les contribuables, via la taxe d’aménagement. Aura-t-il la capacité d’être l’unique entrée du pôle ? « On va demander un second accès au porteur de projet », annonce Gérard Pillet.

Pour les incidences visuelles, beaucoup se sont inquiétés du devenir des arbres présents sur la surface concernée. Selon le maire, seuls quinze arbres seront coupés, cinq chênes centenaires seront conservés et quatre mille trois cents arbustes seront plantés. Pas de quoi satisfaire les opposants, qui ont parlé de « désastre écologique ».

Pas d’avis de l’autorité départementale

Si un ancien adjoint considère que « le projet est viable, car Pluvigner devient une petite ville », André Robbe, spécialiste des cours d’eau, a soulevé l’impact sur le milieu humide. « On nous dit que c’est négligeable, mais je sais qu’il y aura un impact », appuie-t-il.

Le ruisseau de Bodéveno alimente en effet celui de Pont-Christ pour finir ensuite dans le Loch. Il convient d’ajouter que la gestion des eaux de pluie, avec deux bassins de rétention, pourrait priver les rivières d’un sérieux apport. Et pour l’heure, l’autorité départementale n’aurait pas donné d’avis.

Cet aspect écologique et environnemental est, semble-t-il, appelé à devenir l’une des clés de voûte du projet, qui demande encore des ajustements.

Article complet sur Ouest-France